Amputation
L’homme arrive au bloc opératoire sur un fauteuil roulant poussé par un infirmier. Sa jambe droite est gangrénée. Le patient sera amputé. Les chirurgiens ne parlent ni le français, ni le bambara. Seulement l’espagnol. Les infirmiers et le médecin anesthésiste sont maliens. Ils ne parlent pas l’espagnol. Pourtant, tout le monde se comprend et les gestes se coordonnent pour sauver l’homme.
On peut entrer et sortir du petit bloc opératoire comme on veut. Je suis resté en tenue de chantier, sans équipement de protection particulier. Me voici libre de me déplacer où je veux pour réaliser le reportage. Je suis équipé de deux boîtiers argentiques, un Leica chargé en noir et blanc et un reflex Nikon en couleur.
Je suis un peu mal à l’aise au début, mais l’appareil met une certaine distance entre l’homme allongé et moi. J’appuie sur le déclencheur, encore et encore. Je n’entends plus le bruit de la scie, je ne perçois plus les odeurs dégagées par l’opération. Lorsque le morceau de jambe se détache du corps, il tombe dans un seau posé sur le carrelage mais le récipient se renverse et machinalement, avec son pied, le chirurgien le remet d’aplomb, tout en terminant l’opération.
On peut entrer et sortir du petit bloc opératoire comme on veut. Je suis resté en tenue de chantier, sans équipement de protection particulier. Me voici libre de me déplacer où je veux pour réaliser le reportage. Je suis équipé de deux boîtiers argentiques, un Leica chargé en noir et blanc et un reflex Nikon en couleur.
Je suis un peu mal à l’aise au début, mais l’appareil met une certaine distance entre l’homme allongé et moi. J’appuie sur le déclencheur, encore et encore. Je n’entends plus le bruit de la scie, je ne perçois plus les odeurs dégagées par l’opération. Lorsque le morceau de jambe se détache du corps, il tombe dans un seau posé sur le carrelage mais le récipient se renverse et machinalement, avec son pied, le chirurgien le remet d’aplomb, tout en terminant l’opération.