Le vieux capitaine
83 ans. Une peau qui a vieilli joliment. De belles mains, sculptées par le temps et le métier de marin. Ancien officier de la marine marchande, Jean-Jacques offre régulièrement son corps à des artistes, des dessinateurs, des peintres ou des photographes. C’est l’occasion pour moi de réaliser un travail photographique sur l’homme ayant accompli l’essentiel de sa vie. L'homme se dévoile peu à peu. D'abord la tête. De son visage, il ne laisse apparaître qu'un oeil derrière le grillage qu'il forme avec ses doigts. Maintenant, torse nu, ses mains laissent apparaître son visage en entier. Première avancée dans son intimité. Petit à petit, face à l'objectif, c'est son corps tout entier qu'il expose, en même temps que l'histoire de sa vie qu'il raconte entre deux prises de vue. C’est avec une certaine fierté qu’il fait défiler ses souvenirs tout comme il est fier de présenter un corps qu’il sait photogénique. Les poses s'enchaînent. Je photographie les détails de son corps, marqué, comme sculpté par son parcours. L'homme est à présent complètement nu. La dernière pose est celle du foetus, la fin d'une trajectoire, le retour aux origines.
Fiche technique
Nombre de tirages : 12
Format : 40x40cm (carré) et 40x60cm (rectangulaire)
support : Impression jet d'encre en noir et blanc. Tirages contrecollés sur dibond et montés sur caisse américaine en aluminium noir
Linéaire : 7 m
Prix de la location : : 700€ / semaine ; 2000€ /mois
Valeur d'assurance :3500€
Transport : 2 caisses en bois
30 secondes à la plage
30 secondes, c’est le temps pendant lequel, l’obturateur
de l’appareil photo reste ouvert. Le capteur enregistre
ce qui est fixe, les bâtiments, les rochers et
le sable, mais aussi tout ce qui bouge. C’est le temps
pendant lequel un homme parcourt une trentaine
de mètres, un nageur se déplace sur une dizaine de
mètres, les vague déferlent environ 7 fois sur le sable
en lassant de l’écume blanche.
Urbanités
Le réflexe d’un photographe arrivant dans un lieu pour la première fois est bien sûr de photographier ce qui lui semble intéressant. Mais à quoi bon reproduire parfois en moins bien des clichés de cartes postales ou de dépliants touristiques ! La question se pose alors : Que photographier ? et sous quel angle ? pour que la photo devienne intéressante.
Transplantation
A l'origine de ce travail photographique, deux voyages et deux visites émouvantes : le musée des esclaves à l'île de Gorée, (Sénégal), et, quelques jours plus tard, le musée de l'immigration à Ellis Island, New York, (USA).
A Gorée, du «matériel humain», prélevé parmi différentes peuplades, attend d'être « transplanté » sur d'autres continents.
A Ellis Island, des volontaires, arrivant d'Europe par millions, espèrent obtenir le droit de s'installer en Amérique.
Dans les deux cas, hommes, femmes et enfants sont triés: seuls les «meilleurs» sont sélectionnés. Les autres, trop âgés ou malades, sont laissés sur leur sol ou refoulés vers leurs pays d'origine.
Universatis
Une série photographique qui porte un regard sur des étudiants, des enseignants et chercheurs, des personnes provenant de différentes nationalités, qui viennent à l’Université pour se former, s’enrichir intellectuellement et y apporter leurs expériences.
Attente pour ailleurs
Au moment d'accomplir un voyage, on pense d'abord à son objectif principal, ces moments de rencontre, de visite, de découverte, tous ces instants pour lesquels le voyage a été entrepris et décidé. Ce sont ces périodes d'activité qui seront racontées au retour, feront l’objet de reportage, de compte rendu. Mais, pour parvenir à ce résultat, il faut aussi subir toutes ces périodes d’inactivité obligée. Elles sont nombreuses et longues, surtout lorsqu’on utilise les moyens de transport collectifs.
Des cartes et des territoires
Dans les années 1970, mes parents nous emmenaient en voiture, mes sœurs et moi, l’été en vacances au Portugal. Quatre journées entières de route étaient nécessaires pour rejoindre l’Algarve à partir de Saint-Malo. Il n’y avait que des voies classiques à double sens, et on devait traverser toutes les villes et villages. Tout au long de cette route, les commerces étaient florissants. La vie économique dépendaient largement du trafic routier, qui n’avait pas d’autre choix que d’emprunter la route nationale 137.
Cinquante ans plus tard je retourne photographier cette route qui est devenue une desserte locale...